MOTET POUR UN SI BEAU JOUR
Nombre de pages en A4 : 385
Version publiée le 5 août 2018
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Thème :
Classique
ISBN : 1540413764
La quatrième de couverture
Mantoue des Gonzague, Florence des Médicis, la Renaissance de ce XVIè siècle est en pleine effervescence. Les cours s’échangent aussi bien des oeuvres d’art que les artistes qui les ont produites. L’art comme instrument de la diplomatie. Témoin du goût mais aussi de la richesse de ces princes, l’oeuvre d’art sert aussi à asseoir les alliances entre les grandes familles. Dans les ors des palais, un jeune musicien, talentueux, créatif, ambitieux et fin diplomate, Alessandro Striggio se fait une place enviable. Ses voyages à travers l’Europe de cette époque, rude, violente, sans pitié, mais aussi nourrie des idées humanistes et magnifiée par les chefs d’oeuvres qu’elle a engendrés, l’entrainent, parfois au péril de sa vie, à côtoyer tous les « grands » de cette époque. Qu’a-t-il fait pour en arriver là ? Outre des motets et des madrigaux, il a écrit une messe « parodique » qui surpassera en beauté et en créativité tout ce que l’on avait pu entendre jusqu’alors. Un pur chef-d’oeuvre qui traversera les frontières avant de tomber dans l’oubli et d’être récemment redécouverte. Un exemplaire retrouvé de la messe et quelques lettres publiées de Striggio, constituent la trame de ce roman qui déroule l’histoire de cette musique, de son auteur et de cette époque.
La première page
Mantoue - février 1592
« Je sens que je vais bientôt mourir. Pour l’amour de la Très Sainte Vierge Marie, donnez-moi de l’air, j’étouffe. »
Tandis que deux domestiques, en livrée bleue et safran aux armes du marquis, s’affairaient à ouvrir les lourds volets à clairevoie que l’on avait fermés pour éloigner du malade les bruits incessants de la via Broletto et de la toute voisine piazza delle Erbe, Alessandro s’agrippait à ses draps de satin crème, pour tantôt les remonter sur son visage, tantôt les repousser d’un geste nerveux et inutile. La courtepointe de damas brodé, sensée lui tenir chaud, venait de tomber au pied du lit. Les deux levrettes italiennes, maigres et frissonnantes, s’étaient précipitées pour s’y blottir, non sans l’avoir au préalable flairée pour y retrouver l’odeur de leur maître. Rassurées, elle fermaient, elles aussi, les yeux comme pour s’endormir. Le va et vient des serviteurs ne les perturbait guère, même si, de temps en temps elles ouvraient un oeil distrait, comme indifférent à ce qui se passait autour d’elles. Leur maître allait bientôt mourir, en cette triste journée du 29 février de l’année 1592. Le sentaient-elles ?
Médecin psychiatre, J-N Beuzen est aussi musicien amateur. "Motet pour un si beau jour" est son premier roman, mais non son premier livre puisqu’il a publié chez Odile Jacob, en 2015, un ouvrage sur les liens entre la musique et la folie, sous le titre « La musique, entre génie créateur et vertu...