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Plumes de guerre (2015)

P. Georje (Auteur)

Description

Voilà, presque un siècle que la Première Guerre mondiale s’est achevée. Mon grand-père, Léonce Moreau (situé à gauche sur la photo de couverture), aura connu la fin de la période romantique et les premiers pas de l’homme sur la lune. Peu de générations auront connu une telle évolution au cours d’une vie. Alors qu’il avait été appelé sous les drapeaux en 1916 à l’âge de 19 ans, L’histoire qu’il avait vécue à l’aube de sa vie l’habitait tout le restant ; sans doute avait-elle été chargée de trop d’émotions pour une seule vie. Malgré les services rendus à la patrie et une vie de dur labeur, il vivait avec quelques centaines de francs, peu lui importait, il s’accommodait d’une vie simple, à Paizay le tort dans les Deux Sèvres, dans son petit paradis comme il disait. Ses petits enfants l’appréciaient pour sa gentillesse et sa générosité . Il partageait sa vie entre son jardin, l’écriture et le dessin. Ses pinceaux et ses tubes de couleurs n’étaient jamais très loin. Il m’a sans doute communiqué l’intérêt de la lecture. J’ai lu beaucoup de témoignages sur cette période. L’histoire de mon grand-père pourrait y ressembler à quelques différences près : Au chemin des dames, après avoir été blessé, il remet en question ses motivations, il s’indigne des faveurs et des injustices. Il porte aussi un regard humain et admiratif sur l’engagement des indigènes dans ce conflit sans chercher à diaboliser l’ennemi . On peut s’étonner de trouver autant de bonheur contemplatif à travers certaines descriptions de paysages, notamment sur le front Alsacien ; c’était sans doute sa façon à lui d’échapper aux réalités de la guerre. En tant que simple deuxième classe, il se voit attribuer une place de secrétaire de capitaine. Il se trouve peu à peu témoin et acteur de rivalités entre officiers et sous officiers et entraîné, malgré lui, dans une course contre la montre pendant les derniers jours de la guerre. À son décès en 1991, il a laissé 4 carnets de guerre. Ces dernières années, j’ai décidé de les réunir et d’en faire un roman sans trahir son histoire. J’espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à marcher dans ses pas.

On est le 20 Octobre 1916…Il fait à peine jour et la cour de la caserne Charlier à Châteauroux présente déjà une certaine animation : Escouades, sections, compagnies, tous les hommes les composant sont sur les rangs, attendant le signal du départ.
Deux sous lieutenants se trouvent devant nous, le premier un peu rouquin se démène comme un beau diable. Petit, mais large d’épaules, avec toujours un air de dogue en colère, il fait de petits pas vifs et saccadés, jauge son cheptel et pousse des commandements d’une voix brutale et mordante tandis que son regard perçant sonde un peu partout pour voir si tout est bien.