Edition999 rencontre Hubert Larqué.
Comment écrivez-vous ?
J’écris avec méthode et ténacité, entre 2 heures et 3 heures du matin sur l’idée baroque que j’ai forgée dans mon quart de sommeil, ou toute la journée cent bouquins ouverts autour de moi et l’internet fumant comme mon crâne chevelu. Il me faut une écriture surréaliste à mon goût, qui appelle un réalisme férocement logique et documenté, sans concession à aucun maître ni... à moi-même et mes vices viscéraux portés à la conscience nette.
Pourquoi écrivez-vous ?
J’écris pour pouvoir revenir clairement sur mes réflexions au lieu de me contenter d’une bouillie renouvellée chaque jour au comptoir de mon bar préféré. J’écris parce que j’aime écrire et que j’aime partager. Partager si l’on a quelque chose à dire que ne soit pas seulement désespoir à rajouter aux désespoirs. Et je pense avoir quelque chose à proposer, qui invite à rire sans oublier de pleurer, rire le plus possible et pleurer sans arrêt, mais debout et pour tenter de le rester.
D’où vous vient votre passion d’écrire ?
Ma passion d’écrire, car c’en est vraiment une, vient je crois de l’étude scolaire en seconde d’un poème de Ronsard. Et ça ne m’a plus lâché après la découverte de Vian, Robbegrillet, Sartre, Sagan, Dostoiesvski, Madame de Sévigné et le marquis de Sade, Lautréamont, Desnos, Dali, Verlaine et tant d’autres, tant d’autres à pleurer d’émerveillement et pleurer de rire. Et Brassens, Brel, Memphis Slim.... Garry, Almodovar, Costa Gavras, Nikita Shindo ... Et Dali.
Comment vous vient le sujet d’une nouvelle ou d’un roman ?
Une fulgurance montée à petites touches. Ou un long travail de recherche (quand je dis long, c’est 10 ou 20 ans et la consultation de centaines de livres et articles, revues... et des heures et des heures de méditations audacieuses autant que prudentes, soumises à documentation, expérimentations, critiques...)
Quels sont vos écrivains préférés ?
Il y en a mille. Je n’en donnerai qu’un, car il est mon négatif dans la même écriture et le même esprit : Salvador Dali. Et un autre de même Alfred Jarry. Et un autre encore... Et encore un autre...
Pensez-vous que les critiques apportent à l’écrivain ?
Certes, beaucoup de sueurs froides et aigres quand tant qu’il n’a pas compris que pour beaucoup, y compris les critiques professionnels, vous n’êtes qu’un minable tant que vous n’êtes pas en tête de gondole, et c’est une preuve sans appel de votre crétinerie, tellement qu’il est inutile évidemment de lire ce que vous gribouillez. Comme si, avant d’y être, les héros de l’écriture y avaient déjà été de tous temps ! Ceci dit, les critiques sont indispensables, sinon vous n’êtes jamais à l’abri d’écrire de l’illisible pour tout autre que vous-même et donner ainsi raison aux imbéciles (en en étant un vous-même d’ailleurs, content de vous comme ils sont contents d’eux).
Pourquoi avez-vous choisi de publier sur Edition999 : ?
Pour pouvoir offrir immédiatement mes oeuvres à qui douterait que j’en aie, et serait capable de douter de la légitimité de son doute ("pas la peine de vérifer, mon intuition ne me trompe jamais" !). Et ne plus attendre des éditeurs dont les ’lecteurs’ veulent me classer sous une étiquette autre que ’Hubert Larqué’ et me renvoyent mes manuscrits : ça n’entre pas dans nos collections, et votre originalité est inclassable, donc non classable ’original connu et apprivoisé’ !!!.
Avez-vous des projets en cours ?
Plein. Une douzaine de livres sont prêts pour la publication, autant sont en chantier. Je travaille aussi sur six courts-métrages et un long, sur des chansons et un disque de flamenco, des albums divers, plein de choses. Et le projet énorme de trouver une compagne pour partager tout ceci et tout cela qu’elle portera de sa propre part.
Si vous désirez ajouter quelques mots aux lecteurs qui vont vous lire. C’est ici et maintenant. :
Lecteur qui me lira - oui, je suis sûr qu’il y en aura - ne prends pas peur en me lisant : je ne suis que tendre, amoureux de la vie malgré la mort, de la vérité malgré les cultes mutiples et entêtés des mensonges, des êtres sensibles bien que l’Homme se dise le seul sensible et soit peut-être bien le seul capable (sur terre du moins) de massacrer le plus possible d’êtres sensibles, dont le maximum d’hommes, en génocides organisés pour le seul plaisir du génocide, pour la vie car il est absolument absurde de prétendre avec le docteur Freud que son but serait la mort, absurde de prétendre avec nos Grands Chercheurs de non-sens que nous n’aurions que l’illusion de penser, comme si avoir une illusion était indissociable du penser. J’ai aussi un site iconoclastederire.fr, de rire et de pleurer, mais debout