Théophile Gautier est né à Tarbes en 1811. Sa participation à la bataille d’Hernani, alors qu’il se range ostensiblement du côté de Hugo, montre bien qu’en 1830 les sympathies de Gautier le portent vers les romantiques. D’ailleurs, lors de ses études à Paris, au collège Charlemagne, il avait fréquenté Nerval et, plus tard, il devint l’ami de Pétrus Borel et de Hugo lui-même. Son goût pour l’exotisme (on peut lire à ce propos son récit de voyage Tra los montes et son recueil Espana dont nous reproduisons ici quelques pièces) et pour le fantastique (cf. la Morte amoureuse) exploite d’ailleurs quelques-unes des veines préférées des romantiques.
Toutefois, dès 1835 avec la préface qu’il donna à son roman Mademoiselle de Maupin, Gautier rejette certains des traits les typiques du romantisme : pour lui, l’art ne doit pas chercher à influer sur les moeurs ou sur la vie sociale. Quelques années plus tard, en 1852, alors même que Hugo publie ses Châtiments, Gautier confirme sa volonté de créer une poésie qui ne vise rien d’utile : il publie Émaux et camées, recueil que nous reproduisons ici au complet. Dans ce livre, Gautier cherche à créer un art impassible, aussi dénué que possible de mouvements lyriques et sentimentaux. De fait, les pièces qu’il contient valent pour leur plasticité et par ses innnovations techniques, absolument pas pour leur capacité à émouvoir.
Gautier mourut en 1872.