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– Si je vous disais que je me suis trouvé en face de lui, jadis, sur le territoire même de la France ! Elisabeth regarda Paul Delroze avec l’expression de tendresse d’une jeune mariée pour qui le moindre moi de celui qu’elle aime est un sujet d’émerveillement.
– Vous avez vu Guillaume II en France ? dit-elle.
– De mes yeux vu, et sans qu’il me soit possible d’oublier une seule des circonstances qui ont marqué cette rencontre. Et cependant il y a bien longtemps…
Il parlait avec une gravité soudaine, et comme si l’évocation de ce souvenir eût éveillé en lui les pensées les plus pénibles. Elisabeth lui dit :
– Racontez-moi cela, Paul, voulez-vous ?
– Je vous le raconterai, fit-il. D’ailleurs, bien que je ne fusse encore qu’un enfant à cette époque, l’incident est mêlé de façon si tragique à ma vie elle-même que je ne pourrais pas ne pas vous le confier en tous ses détails.
Ils descendirent. Le train s’était arrêté en gare de Corvigny, station terminus de la ligne d’intérêt local qui part du chef-lieu, atteint la vallée du Liseron et aboutit, six lieues avant la frontière, au pied de la petite cité lorraine que Vauban entoura, dit-il en ses Mémoires, « des plus parfaites demi-lunes qui se puissent imaginer ».
Le 8 décembre de l’an dernier, M. Gerbois, professeur de mathématiques au lycée de Versailles, dénicha, dans le fouillis d’un marchand de bric-à-brac, un petit secrétaire en acajou qui lui plut par la multiplicité de ses tiroirs. « Voilà bien ce qu’il (...)
2013
Le drame, avec les circonstances qui le préparèrent et les péripéties qu’il comporte, peut être résumé en quelques pages, sans qu’il y ait risque de laisser dans l’ombre le plus mince épisode dont il faille tenir compte pour atteindre l’inaccessible (...)
2013
Après une soirée au théâtre, Raoul d’Avenac rentra chez lui, s’arrêta un instant devant la glace de son vestibule, et contempla, non sans quelque plaisir, sa taille bien prise dans un habit du bon faiseur, l’élégance de sa silhouette, la carrure de ses (...)
2013
J’achevais de déjeuner et je bourrais ma pipe lorsqu’on me remit la dépêche de Bullivant. Ceci se passait à Furling, la grande maison de campagne du Hampshire où j’étais venu terminer ma convalescence, après la blessure reçue à Loos. Sandy, qui s’y (...)
Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : " Je m’endors. "
Midi sonne aux cloches des fabriques ; les grandes cours silencieuses s’emplissent de bruit et de mouvement. La mère Achille quitte son ouvrage, la fenêtre où elle était assise, et se dispose à mettre son couvert. L’homme va monter pour déjeuner.