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Je suis né le 13 mai 18…, dans une ville du Languedoc où l’on trouve, comme dans toutes les villes du Midi, beaucoup de soleil, pas mal de poussière, un couvent de carmélites et deux ou trois monuments romains.
Mon père, M. Eyssette, qui faisait à cette époque le commerce des foulards, avait, aux portes de la ville, une grande fabrique dans un pan de laquelle il s’était taillé une habitation commode, tout ombragée de platanes, et séparée des ateliers par un vaste jardin.
C’est là que je suis venu au monde et que j’ai passé les premières, les seules bonnes années de ma vie.
Aussi ma mémoire reconnaissante a-t-elle gardé du jardin, de la fabrique et des platanes un impérissable souvenir, et lorsque à la ruine de mes parents il m’a fallu me séparer de ces choses, je les ai positivement regrettées comme des êtres.
C’est un retour de cimetière, au jour tombant, dans une petite maison de la rue du Val-de-Grâce.
2017
Il y a cent ans, le Sage écrivait ceci en tête de Gil Blas : « Comme il y a des personnes qui ne sauraient lire sans faire des applications des caractères vicieux ou ridicules qu’elles trouvent dans les ouvrages, je déclare à ces lecteurs malins qu’ils (...)
Par un K, monsieur le supérieur, par un K ! Le nom s’écrit et se prononce à l’anglaise… comme ceci, Djack…
Où le lecteur peut être assuré que ce qu’il va lire n’a pas été imaginé à plaisir.
La veilleuse, dans un cornet bleuâtre, brûlait sur la cheminée, derrière un livre, dont l’ombre noyait toute une moitié de la chambre. C’était une calme lueur qui coupait le guéridon et la chaise longue, baignait les gros plis des rideaux de velours, (...)
L’atelier était plein de l’odeur puissante des roses, et quand une légère brise d’été souffla parmi les arbres du jardin, il vint par la porte ouverte, la senteur lourde des lilas et le parfum plus subtil des églantiers.
13 janvier 2018, par conchy
Un pur moment de bonheur que cette lecture. Le petit chose qui raconte la vie de Daniel Eyssette, mêlée de railleries et de moqueries. Merci monsieur Daudet.