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Souvenir de la maison des morts

Souvenir de la maison des morts

Fiodor Dostoïevski (Auteur)

Nombre de pages en A4 : 350

Version publiée le 4 novembre 2022

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Thème : Classique

La quatrième de couverture

« Souvenirs de la maison des morts » , récit quasi autobiographique de Fédor Dostoïevski , comblera les passionnés d’histoire qui cherchent des clés à la compréhension de notre époque. Le jeune auteur se targue de révisionnisme sous la Russie des Tzars. Arrêté arbitrairement pour terrorisme, il payera de quatre ans de bagne en Sibérie cet engagement juvénile. Cette expérience douloureuse bouleversera sa vie et le conduira paradoxalement à une pratique religieuse refondée sur des convictions enfin sincères, et un nationalisme passionné, plus exalté que chauvin. Dans ce roman Dostoïevski avance masqué sous le nom d’un narrateur fictif, Alexandre Pétrovitch Goriantchikov, meurtrier alors que lui-même était prisonnier politique. Cette œuvre est à comparer au magnifique « Une journée d’Ivan Denissovitch » de Soljenitsyne. Mais le temps du goulag est-il spécifiquement russe et révolu ?

La première page

Notre maison de force se trouvait à l’extrémité de la citadelle, derrière le rempart. Si l’on regarde par les fentes de la palissade, espérant voir quelque chose, — on n’aperçoit qu’un petit coin de ciel et un haut rempart de terre, couvert des grandes herbes de la steppe. Nuit et jour, des sentinelles s’y promènent en long et en large ; on se dit alors que des années entières s’écouleront et que l’on verra, par la même fente de palissade, toujours le même rempart, toujours les mêmes sentinelles et le même petit coin de ciel, non pas de celui qui se trouve au-dessus de la prison, mais d’un autre ciel, lointain et libre. Représentez-vous une grande cour, longue de deux cents pas et large de cent cinquante, enceinte d’une palissade hexagonale irrégulière, formée de pieux étançonnés et profondément enfoncés en terre : voilà l’enceinte extérieure de la maison de force. D’un côté de la palissade est construite une grande porte, solide et toujours fermée, que gardent constamment des factionnaires, et qui ne s’ouvre que quand les condamnés vont au travail. Derrière cette porte se trouvaient la lumière, la liberté ; là vivaient des gens libres. En deçà de lapalissade on se représentait ce monde merveilleux, fantastique comme un conte de fées : il n’en était pas de même du nôtre, — tout particulier, car il ne ressemblait à rien ; il avait ses mœurs, son costume, ses lois spéciales : c’était une maison morte-vivante, une vie sans analogue et des hommes à part. C’est ce coin que j’entreprends de décrire.

Quand on pénètre dans l’enceinte, on voit quelques bâtiments. De chaque côté d’une cour très vaste s’étendent deux constructions de bois, faites de troncs équarris et à un seul étage : ce sont les casernes des forçats. On y parque les détenus, divisés en plusieurs catégories.

Le plus de Fiodor Dostoïevski

Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821 -1881) est un très grand écrivain russe à la vie tourmentée qui, agnostique et progressiste dans sa jeunesse, reviendra dans la deuxième partie de sa vie à la religion orthodoxe, un nationalisme intransigeant et affichera un monarchisme fervent, toujours sous le régime autoritaire des tsars. Son enfance est malheureuse. Né dans une famille de petite noblesse, fils de Maria Dostoïevskaïa et Mikhaïl Andreïevitch Dostoïevski il souffre des humeurs détestables de son père alcoolique. Ce dernier l’inscrit dans une école militaire (Académie du génie Nicolas) afin très probablement d’économiser les frais occasionnés par des études, au cours desquelles il ne mangera même pas toujours à sa faim ! Il s’engage dans l’armée sans goût ni vocation. Sous-lieutenant en 1842, il démissionne en 1844 : il entend se consacrer à l’écriture. La littérature est sa passion. Dès son adolescence il lisait Shakespeare, Goethe, Victor Hugo et surtout Schiller qui l’inspirait tout particulièrement. Son premier roman, « Les Pauvres Gens » est un réel succès . Dostoïevski se perd ensuite dans une sorte de dandysme progressiste vaguement socialiste et athée qui lui vaut les railleries des meilleurs auteurs russes, tel le grand Tourguéniev. Il passe bientôt pour révolutionnaire et terroriste, est arrêté, jugé et condamné à mort, subit un simulacre d’exécution, pour être finalement gracié par le tsar Nicolas Ier . Sa peine est commuée en exil en Sibérie, assorti de quatre ans de travaux forcés et de l’obligation de servir ensuite dans l’armée en tant que simple soldat. Au cours de ces années de souffrances, il rencontre l’épouse d’un autre reclus qui lui fait don d’une bible qui ne le quittera plus et bouleversera sa vie. Il redécouvre au bagne la foi chrétienne et l’âme du « peuple russe » orthodoxe . « J’étais coupable, j’en ai pleine conscience… J’ai été condamné légalement et en bonne justice… : C’est ma croix, je l’ai méritée » Si tôt libéré de ses fers de bagnard, il va multiplier les recours en grâce, non sans quelque obséquiosité. Cette expérience douloureuse inspirera l’un de ses chef-d ’œuvres « Souvenirs de la maison des morts » publié en 1862. Il était totalement réhabilité depuis avril 1857, rétabli dans ses titres de noblesse avec le droit de publier librement, sous réserve implicite de ne pas trop attirer l’attention de la police impériale et de la censure. Instable et joueur invétéré, il se couvre de dettes, quitte la Russie pour fuir ses créanciers et voyage en Europe. Il en revient consterné par l’égoïsme et le matérialisme qui règnent en occident, condamne socialisme et démocratie, se fait le chantre de « l’âme russe » et de l’orthodoxie chrétienne, de la monarchie. Dans le même temps l’empire évolue sous le règne du tsar Alexandre II, le servage est d’ailleurs aboli en 1861. Mais le régime reste autoritaire. Le 15 février 1857, Dostoïevski avait épousé Maria Dmitrievna après la mort de son premier mari Alexandre Ivanović Issaïev. Poitrinaire la malheureuse mourra en 1864. Il se remariera en février 1867 avec Anna Grigorievna Snitkina, sa sténographe. Celle-ci tient ferme les rênes du ménage et les cordons de la bourse. La situation matérielle du couple s’ améliore et Fiodor renonce enfin à sa passion du jeu. Son œuvre est immense. Parmi ses principaux romans nous compterons : Les Carnets du sous-sol (1864), Crime et Châtiment (1866), L’Idiot (1868-1869), Les Démons (1871), L’Adolescent (1875), Les Frères Karamazov (1880). Son style est très particulier, ses dialogues criants de vérité comme ses personnages souvent exaltés ou excessifs, ses intrigues foisonnantes pas toujours cohérentes. Il alterne volontiers drame , réalisme et farce. Mais la vie elle-même est-elle un long fleuve tranquille dans une vallée large et rectiligne ? Contrairement à son grand ainé Leon Tolstoï dans « Guerre et paix » il ne s’intéresse pas aux grandes familles nobles ou princières, mais plutôt à ce qui est déjà la classe moyenne et surtout aux petites gens dont la misère ou la déchéance l’émeuvent profondément. Il témoigne d’une foi sincère, quasi mystique, et d’une slavophilie nationaliste intransigeante. Son opus le « Discours sur Pouchkine » en 1880 lui vaut l’estime des intellectuels et des classes populaires. Il y célèbre l’excellence d’un peuple russe idéalisé et sa vocation à éclairer l’humanité. L’ancien bagnard est devenu héros. Il décède le 9 février 1881. Ses obsèques nationales seront célébrées le 12 et suivies par trente mille personnes. J.P.Michut (D’après Wikipédia)  

Biographie de Fiodor Dostoïevski

C’est un écrivain russe, né à Moscou le 11 novembre (30 octobre) 1821 et décédé à Saint-Saint-Saint-Pétersbourg le 28 janvier 1881. Regardé comme l’un des plus grands romanciers russes, il a suggestionné de nombreux écrivains et philosophes. Après un commencement pénible, il fréquente une école...

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