Le bon Docteur Anchetain retourne au Musée Maillol, compléter sa recherche scientifique par une seconde visite nue. Problème : les femmes retirent leurs culottes plus vite que leur ombre ! Il se console avec un téton de résine peinte, grossi dix fois. Mais comparer avec les vrais est une entreprise dangereuse.
– Alors, Docteur Anchetain, vous êtes un gros cochon ! Vous êtes retourné avec les nudistes, au Musée Maillol, à l’exposition sur l’hyperréalisme, pour voir plein de filles nues.
– Non, Béryl, vous interprétez. Je suis homme, je ne le nie pas. Mais ce n’était pas ma motivation principale. J’avais une question qui me tenaillait : « Comment une femme retire sa culotte en public, sans qu’on la voie ? » On ne trouve rien la littérature. Un vrai manque.
– Vous aviez bien une raison ? Avouez-moi tout. Pas vraiment scientifique.
– Oui, de terrible frustrations ! À Corfou, sur une plage naturiste, deux jolies filles arrivent. Une place est libre près de moi. Elles s’installent. Je me dis : « Chic, je vais les voir se déshabiller. » Le temps que je tourne le dos, elles étaient nues. Comment elles ont fait ? Pourquoi se sont-elles tant pressées ? Impossible à dire. À Maillol, le 10 novembre dernier, nous devions quitter nos affaires, tous en même temps, dans la même salle. Une vraie foule. J’imaginais que j’aurais des données à foison. À ne plus savoir qu’en faire. Résultat des courses ?
Edition999 rencontre Alfred Anchetain
Edition999: Docteur Anchetain, vous avez fait une seconde visite nue au Musée Maillol, à l’exposition sur l’hyperréalisme. Apparemment, ça vous a plu. Vous le mettez en ligne comme une suite à « Tout nu… ».
Alfred Anchetain : Ce n’est que du vrai. Sauf que Béryl n’a pas raconté ce qu’elle faisait en face de moi. C’est une très jolie fille, je suis un vieux Monsieur. Elle ne rêvait que d’une chose, me mettre en boite. Facile, elle me montre ses seins, je craque. Moi, j’ai l’esprit scientifique. Mais j’étais un peu coincé. J’ai eu le malheur de proposer un article à une revue sérieuse sur « le bonheur d’être nu ». Et j’avais une question, lancinante : « Comment une femme retire sa culotte en public, sans qu’on la voie ? »
Edition 999 : Une énigme pour les sciences, en effet !
Alfred Anchetain : Riez. Moi, ça me préoccupait. Vraiment. Je suis donc allé à Maillol, pour avoir une réponse. J’en suis revenu assez frustré. Je n’avais rien vu, ou presque. Je l’ai dit à Béryl, en pensant : « Ça ne va pas louper ! Elle va se mettre à poil ! »
Edition 999 : Elle ne l’a pas fait, si elle m’a dit la vérité.
Alfred Anchetain : C’était moins une ! Je n’aurais pas couché. Je pourrais être son père.
Edition 999 : Ce n’est pas une raison. Voyez notre Président.
Alfred Anchetain : J’étais très ambigu. Je manquais de données. Une femme qui fait les choses bien, à qui on peut demander de le refaire, ça permet de comprendre. J’aurais eu ce que j’ai raté à Maillol. Sauf qu’elle manquait d’incompétence…
Edition 999 : Elle est un peu…
Alfred Anchetain : Pute ? Dites-le ! Vous croyez que tous les chercheurs sont honnêtes ? La faire passer comme « normale » ? Impossible ! Je lui ai demandé de ne pas venir à l’expo. Vous imaginez le tableau ! J’aurais fait celui qui ne la connaissait pas !
Edition 999 : Vous êtes bien malheureux ! Elle sait se tenir, elle a de l’éducation !
Alfred Anchetain : Oui, on voit trop qu’elle a de l’expérience. Elle se serait amusée, faire bien, devant les autres femmes. Montrer la bonne méthode…
Edition 999 : Faire de l’enseignement ?
Alfred Anchetain : Vous avez raison, je vais en parler à Maillol. Qu’ils l’engagent. Elle me laissera un peu tranquille.