HERITAGE
Nombre de pages en A4 : 198
Version publiée le 13 février 2021
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Thème :
Littérature
La quatrième de couverture
— Laisse dire et sois patiente. Attends de devenir une grande fille et là, tu verras, ils te regarderont bien différemment » lui disait sa grand-mère.
Névrotique et nymphomane, il lui faut quitter Paris le temps nécessaire pour se réparer physiquement et moralement. Un séjour dans sa Bourgogne natale, chez sa sœur, devrait être un moment de répit et surtout de repentance pour son absence et son manque de soutien vis-à-vis de son aînée après le décès de ses parents. Un repos marqué par une rencontre mystique à l’abbaye Sainte-Marguerite et le réveil d’un passé caché et douloureux menacent la fragile cicatrisation de son cœur et âme écorchés. Il lui faudra faire preuve de force pour canaliser à nouveau ses pulsions destructrices. Mais on ne se refait jamais…
La première page
Les deux mains posées à plat contre la pierre sont petites et épaisses. Sous des ongles longs et abimés quelques souillures sombres sont accrochées. Les neuf coups de cloches, que lance l’édifice au-dessus de lui, ne font que renforcer son appui sur la matière chaude et rugueuse. Le chant des oiseaux au loin dans les profondeurs de la campagne résonne comme une certitude, il devra se dépêcher pour rejoindre, au plus vite, l’étable afin de réaliser ses nombreuses corvées. Courir, comme à chaque fois et rattraper le temps qu’il a perdu, à se chauffer le corps et l’esprit au fluide de la pierre divine enchâssée à mi-hauteur au cœur du mur de l’enceinte nord de l’abbaye. Elle ne diffère pas des autres ni de par sa taille ni de par sa couleur. Il s’agît d’un bloc banal, de construction d’une cinquantaine de centimètres sur trente, en granite. Chaque matin, il observait cette chèvre, aux longues cornes qui gardait la tête pelotonnée contre le bâti, le corps avachi, flasque, avant de prendre conscience en poussant l’animal de la puissance calorifique que la matière produisait sur elle. Son énergie est revitalisante et irradiante à son contact. Les brins d’herbe figés par le givre grincent sous ses sandales. L’hiver est particulièrement rude cette année 1563. Enfermé dans sa chape, il s’imprègne du fluide stimulant qui gravite à l’intérieur de ses veines. Derrière lui, il perçoit le craquement du gravier sur le sentier accompagné de chuchotements. En se retournant, son regard croise l’œillade glacée de celui qui, il le sait, saura le châtier de son oisiveté. Il se désolidarise de la paroi et enfonce sa tête au plus profond de la capuche pour se cacher du frère Benoît. A dix ans, à peine, les horaires de travail ne sont pas encore intégrés comme automatisme dans l’esprit du jeune disciple.
L’écriture et la peinture sont deux passions qui me procurent de profondes émotions.