Saint-Nirols
Nombre de pages en A4 : 386
Version publiée le 30 septembre 2024
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Thème :
Rentrée Littéraire 2024
Littérature
La quatrième de couverture
Nostalgie d’une époque révolue..
Cette fiction se déroule de l’automne 1961 à l’été 1962 à Saint-Nirols, village ordinaire pour le commun des mortels mais extraordinaire pour l’auteur car c’est celui dans lequel il a vu le jour.
Le temps s’y écoule au rythme des saisons qui se font comme disaient les anciens. Avec de vrais automnes pour éteindre le feu des étés et parer les forêts de superbes teintes multicolores, des hivers terribles avec la bise, le givre, le gel et la neige qui créent des décors étranges et fantastiques, et de beaux printemps pour réveiller la nature et les existences.
L’école est celle de l’instruction civique, des bons points, des images et des punitions, des cartables, des blouses grises, des ardoises, de la poussière de craie, des plumiers, des porte-plumes, de l’encre et des buvards.
Une collégiale aux cloches puissantes, des momies, des paroissiens, des messes, des confessions, des communions, des mariages et des enterrements avec plein de drelin drelin.
Des fêtes, la vogue, des bals, le foot, la course cycliste, les parties de boules, les marchés, la foire, la pêche et la chasse.
Des habitants ordinaires, des enfants, des travailleurs, des retraités, des vieux et même des très vieux, mais aussi quelques hors normes, des phénomènes qui, ayant tout osé, ont par leurs excès allègrement transgressé les règles de la bienséance.
Un hôpital, des religieuses, un docteur, un dentiste, un pharmacien, des écoles, des commerces, des bistrots, des ateliers, des usines et une équipe de foot concourent à une bonne qualité de vie des habitants de ce village.
Une gendarmerie et un garde champêtre pour le maintient de l’ordre, un curé qui prie, qui prêche, qui bénit en veillant sur les pauvres pêcheurs en leur promettant l’enfer ou le paradis.
Tranche de vie pendant les trente glorieuses dans un village des Monts du Forez. Les signaux porteurs d’espoir font rêver, le premier homme dans l’espace, les automobiles, les frigos, les télévisions, les machines à laver et les transistors se vendent comme des petits pains.
La fin du dix-neuvième siècle était une belle époque, le début du vingtième a engendré des années folles, les années soixante promettent la prospérité avec un bien bel avenir en perspective..
Tous les villages de France ont une église, une place et un café. Ce chef-lieu de canton possède une collégiale, une place pouvant contenir cent boulistes à l’ombre de ses platanes et un grand bistrot baptisé "Le Camerlot".
Faits ordinaires et évènements festifs sont traités sous le prisme déformant de la satire au ton généreusement caricatural. Le tableau du village est une peinture réalisée au couteau avec un lourd empâtement. L’artiste a l’œil malicieux mais sans méchanceté. Il brosse les portraits de ses sujets avec bienveillance.
Les acteurs de cette fiction sortie de l’imaginaire, du rêve et de la folie sont hauts en couleur. La truculence des personnages est le carburant du moteur qui anime ce village pittoresque. Dans la vie tout peut arriver, le meilleur comme le pire..
Tout irait bien dans le meilleur des mondes, sauf que la bête n’est pas morte..
Le télescopage de la grande histoire, celle de la guerre et de ses horreurs avec cette paisible bourgade aura lieu dix sept ans après l’armistice de 1945. Un événement terrible va se produire et Saint-Nirols aura bien du mal à s’en remettre..
Souvenirs d’une époque dans laquelle n’existaient pas encore tous les contrôles, obligations et interdits qui réduisent drastiquement nos libertés aujourd’hui..
La première page
Six heures quarante cinq, un matin de septembre 1961. Premier client du Camerlot à cette heure matinale, Alain, dit Linlin, est assis à sa place habituelle avec son pot de rouge et son verre.
L’homme doit son surnom à sa sœur Andrée quand elle a commencé de parler. Il lui était plus facile de dire Linlin que Alain. Un jour où des camarades de classe étaient venus jouer chez leur copain Alain, ils ont entendu sa sœur l’appeler Linlin. Cela n’était pas tombé dans l’oreille de sourds car depuis ce jour tout le monde a appelé le fils du notaire Linlin. Maître Mounier, homme de la haute, n’avait pas du tout apprécié que son fils soit affublé de ce sobriquet à connotation bien trop populaire.
Derrière son comptoir, Maurice Tabarin essuie des soucoupes et des tasses tout en regardant ce personnage pittoresque qu’il aime bien et il se remémore alors son retour au village il y a trois ans de cela.
Son contrat dans la légion étrangère étant arrivé à expiration, Linlin est revenu à Saint-Nirols par un bel après-midi d’été de 1958.
Le superbe cabriolet blanc à la sellerie en cuir rouge grimpait avec aisance la côte du Pertuiset. La mélodie du gros V8 procurait un intense plaisir à son conducteur qui, cheveux au vent, portant des lunettes de soleil et avec le coude à la portière, savourait des airs à la mode diffusés par l’auto radio. A l’arrière, assis sur la banquette, deux splendides dogues allemands, l’un noir avec la poitrine blanche et l’autre, un superbe arlequin.
Linlin avait acheté la voiture et les chiens à Marseille où il était resté une semaine après sa descente du bateau en provenance d’Alger. Il avait de bons potes dans la cité phocéenne.
Il connaissait très bien Marseille pour y avoir passé ses permissions sans rentrer à Saint-Nirols. Aux décès de sa sœur et de son père, il avait obtenu des perms spéciales mais, après avoir débarqué, il n’était pas allé plus loin. C’était trop dur pour lui de revenir au village pour les accompagner au cimetière. Il leur avait infligé beaucoup de peine lors de son engagement dans la légion, son départ avait été une fuite, un abandon. N’ayant pas eu le courage de revenir au pays, il s’était étourdi et assommé dans les bars et les boites du vieux port.
Linlin habitera la ferme héritée de son père et qu’un couple d’agriculteurs exploite en fermage. Ils pourront rester car il aura son indépendance dans une annexe qu’il a fait aménager et meubler avant son retour. Amoureux des chevaux, il en achètera et pourra ainsi pratiquer intensément et librement sa passion sur les chemins autour de son village.