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Accueil > Littérature > Un kilomètre
En 2024, le monde vit dans un confinement permanent. Séduits par les bienfaits de l’expérience en 2020 d’enfermement de leurs populations, les dirigeants de la planète sont, pour la première fois de l’histoire de l’humanité, tombés d’accord. S’appuyant sur les prévisions des scientifiques qui affirmaient que la pollution et les désordres climatiques feraient de notre espèce la proie de pandémies et de révoltes sans fin, les partis et les chefs de tous les pays, unis par les mêmes peurs, décidèrent de rester confinés. C’est ainsi que la famille d’Armelle choisit de s’exiler dans une ancienne station balnéaire, abandonnée des touristes, sur la côte atlantique. Un huis clos au bout des terres, dans une petite communauté méfiante de travailleurs de la mer et de déclassés, pour prix de l’immense privilège de porter son regard sur l’océan, au-delà d’un kilomètre.
À l’issue de la crise du coronavirus – cette maladie qui avait tenu les gens enfermés chez eux pendant des mois dans le but d’éviter les contaminations par contact – les dirigeants de tous les pays du monde étaient, sans doute pour la première fois de l’histoire de l’humanité, tombés d’accord sur un point : le confinement des habitants avait été une expérience étonnamment positive. On avait bien essayé à la fin de l’année 2020, puis au cours des années 2021 et 2022, de redonner aux gens leur liberté, mais l’échec avait été flagrant. Les centres de vaccination coûtaient cher. Certaines personnes portaient mal, ou de mauvaise grâce, le masque supposé éviter la dispersion de leurs virus salivaires. D’autres ne voulaient pas comprendre qu’elles avaient le droit de sortir travailler et consommer dans les magasins, mais pas franchement celui d’aller manifester contre la pollution, le retour du nucléaire, les réformes des retraites, la 5G et les décisions du gouvernement. Des artistes râlaient que la culture avait été sacrifiée et voulaient retrouver une place qu’on était bien contents d’avoir réussi à leur enlever. Même la réouverture enfin votée des bars, et la mise en place d’une coupe du monde de foot tous les trois mois, n’avaient pas complètement déridé les contestataires, les pisse-vinaigre et les pisse-froid.
Décidé à contrecœur pour des raisons sanitaires, le confinement se révélait être une solution aux maux du monde. Non seulement les gens, qui avaient éliminé de leur vie embrassades, accolades et postillons, n’attrapaient plus le virus, mais encore, ils ne se tuaient plus sur les routes, ne se tapaient plus dessus le 14 juillet et le 31 décembre, ne se querellaient plus devant un verre au comptoir et ne tombaient même plus malades de rien du tout tant ils avaient peur d’aller à l’hôpital. En outre, depuis des années, des scientifiques criaient que le réchauffement climatique entraînerait à plus ou moins brève échéance le dégel du permafrost et libérerait ainsi de leur cage de glace, de nombreux virus, anciens et mal connus, qui feraient de l’humanité la proie de pandémies sans fin. Puisque les virus tueurs devaient se succéder, autant prendre les devants et rester confinés. On endormit donc les vaccins, et du même coup la contestation anti-vax. On dédommagea les laboratoires pharmaceutiques qui s’orientèrent fissa vers un développement à grande échelle des anti-dépresseurs, des anti-insomnies, des anti-ennui, des anti-noirceur, des anti-muscleflasques et des anti-graissentrop.
Au début de cette décision mondiale, des voix avaient bien essayé de hurler au meurtre économique : des restaurateurs s’étaient suicidés, des acteurs au chômage avaient rendu fous leurs voisins en déclamant des tirades qui n’attendaient plus de réponses sur leurs balcons, et les coiffeurs torturaient leurs chiens par des teintures et des shampooings sans fin. Assez vite pourtant, il était apparu qu’on pouvait compenser la baisse du commerce et la chute des ventes d’automobiles, désormais inutiles. Alors que certaines entreprises étaient ruinées, d’autres se révélaient florissantes. Les commandes de matériel informatique explosaient, les concepteurs de réalités virtuelles s’enrichissaient, le nombre des livreurs et des chauffeurs routiers, restés seuls maîtres des routes, augmentait sans cesse, et des petits malins vous vendaient sur Internet des régimes, des conseils et des tutos pour s’épanouir entre quatre murs.
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2 août 2022, par Carole
Un texte troublant et prenant dont j’ai beaucoup apprécié la lecture ! Merci !
9 juillet 2022, par Brigitte Breyton
Humble avis... je me suis laissée entrainer par la lecture de cette fiction, chapitre après chapitre, toujours dans l’attente d’un que va-t-il se passer ??? Survivre... Cette histoire peut nous faire glisser dans un peu d’espoir d’avenir mais le final est bien venu.
Merci.
^ 11 juillet 2022, par Albertine Herrero
Merci beaucoup pour ce commentaire qui me rassure ! Un kilomètre est ma première histoire longue, et le défi était de ne pas ennuyer le lecteur. Je suis donc très heureuses que cet humble texte ait pu maintenir votre éveillé votre intérêt ! Merci encore et à bientôt ! AH