L’histoire d’un vizir, très occupé et pressé, qui veut des femmes « chaudes » tout de suite. L’auteur, un chrétien, Jean, son Chef des eunuques doit lui « préparer ».
L’empire ottoman, un monde dominé par les hommes, mais où les femmes dominent les hommes par ce qu’ils ont de plus fragile, le sexe.
Un jeune français, Jean, dit « le chrétien », a été saisi par les Barbaresques à l’âge de 14 ans. Il a été acheté par un très riche vizir dans une très grande oasis de la lointaine Arabie. Castré, il est entré dans son Harem comme eunuque. Là, deux jeunes Africaines lui font découvrir son handicap : il a de très longues érections, qui lui permettent de satisfaire plusieurs femmes à la suite. Il en profite pour écumer le harem de 60 femmes (épouses et concubines), délaissées, car le vizir est rarement là. Au bout de deux ans, il est dénoncé par l’une d’elles.
La charia est sans appel : esclave, on doit lui couper la tête d’un coup de sabre du janissaire. Sauf que le vizir, homme très occupé, manquant dramatiquement de temps, veut profiter du handicap : Jean formera ses femmes de manière pour qu’avec lui, elles soient « chaudes » dans l’instant.
Jean s’acquitte de sa lourde tâche, avec un certain plaisir néanmoins. Il nous relate ses joies et ses échecs, les conflits qu’il doit gérer, ces femmes jeunes et timides qu’il doit éveiller, ces lionnes déchaînées qu’il doit calmer, ces harpies qui refusent de jouer ensemble. Bref, toute une variété de situations où son handicap fait merveille.
Ce témoignage, écrit dans un arabe feutré aux premières années du 16ème siècle, a été transcrit en français moderne par Alfred Anchetain. Vous n’ignorerez plus rien de ce monde secret mais épicé, où les femmes règnent en maître, mais doivent aussi être (parfois) maîtrisées.
Alfred Anchetain sur « L’eunuque et le vizir »
Edition999 : Après « Enlève le haut, pour le bas, j’arrive » et « Je suis nue, attache-moi », vous avez changé de registre avec « L’eunuque et le vizir ». Parler d’un harem, d’un homme, riche, qui enferme ses 60 femmes dans un palais, ce n’est pas d’actualité. Vous allez avoir des ennuis avec #metoo et #balancetonporc ? Et avec les intégristes musulmans ?
Alfred Anchetain : Je les attends, de pied ferme ! Ces femmes seraient ravies de rencontrer Jean, mon eunuque. La castration, après l’adolescence, donne une érection extrêmement longue. Elles auraient tout le temps de travailler sur leur plaisir avec lui.
Edition999 : C’est vrai, tout cela ?
Alfred Anchetain : Je me suis appuyé sur des documents récents et sérieux. Les castrats étaient très appréciés par les femmes (comme, Farinelli, dont on a fait un film), pour ce handicap et parce qu’ils étaient stériles. Jean n’avait pas le droit de sortir du harem pour ne pas contracter de maladie vénérienne. Dès qu’il a été castré, à 14 ans, il a été la coqueluche des femmes du harem, qui lui sautait dessus, à l’épuiser.
Edition999 : Vous n’exagérez pas un peu ?
Alfred Anchetain : Les textes sont assez discrets à ce sujet. Des eunuques, bien pourvus, avec des femmes délaissées… je ne vous fais pas de dessin. L’homosexualité entre eunuques était condamnée, celle entre femmes était tolérée, mais pas la masturbation. La conclusion qui s’impose d’elle-même !
Edition999 : En Arabie, comme pour l’islam, les hommes voulaient des femmes vierges ?
Alfred Anchetain : Une vierge sans expérience ou une femme qui ne l’est pas et qui vous amène au 7ème ciel, que préférez-vous ? Mon vizir n’a pas de temps à perdre.
Edition999 : Il fait « préparer » ses femmes par l’eunuque, pour qu’elles soient chaudes, tout de suite, avec lui. C’est un peu gros !
Alfred Anchetain : Ce vizir, homme de grande expérience, laisse toute sa liberté à la femme pour découvrir ses forces profondes. C’est un thème très moderne. Ce texte comporte toute une série de petites histoires, indépendantes, où l’eunuque rencontre des femmes timides qu’il doit éveiller, des pas assez timides qu’il faut calmer, des combatives avec qui il a des difficultés…
Edition999 : Il n’a pas toujours le dessus.
Alfred Anchetain : Les femmes devraient beaucoup aimer mon histoire. Elles ont souvent, et même toujours, le beau rôle. Elles font voir de toutes les couleurs à mon eunuque. Il est fort, puissant, mais il n’a pas le droit de leur donner des coups, ni de leur faire mal. Elles le peuvent, et elles en profitent. Un peu.
Edition999 : On se bat beaucoup…
Alfred Anchetain : Oui, c’est l’amusant. Imaginez une grande blonde, des yeux bleus et une ample poitrine, en sueur parce qu’il fait chaud, votre peau glissant sur la sienne, dans un corps à corps déchaîné.
Edition999 : J’aurais chaud, moi aussi !
Alfred Anchetain : J’attends #metoo, assez tranquille. L’islam n’a jamais condamné le plaisir, contrairement au christianisme. La vision actuelle, très rigide envers la femme, est récente. Je cite le Coran.
Edition999 : Vous dites le texte écrit en arabe, c’est faux.
Alfred Anchetain : Je l’ai pensé en arabe, comme on le voit à certaines répliques. J’ai même laissé des passages sans les traduire. Je sais dire « sexe », pour l’homme et la femme, mais cela ne se fait pas. Vous ne verrez aucun des mots habituels dans les textes érotiques : orgasme, fellation, éjaculation, sodomie, etc. Même le mot « fesse » est interdit. Tout est évoqué par des images. Comme à l’époque. Si ce texte était traduit en arabe, on croirait qu’il est ancien.
Edition999 : Très « Mille et une nuits ».
Alfred Anchetain : Je l’ai conçu sur ce modèle. On peut laisser des enfants de 12-14 ans le lire, sans danger. C’est un vrai manuel d’éducation sexuelle, car il parle du plaisir et de la manière de l’obtenir, à deux.
Edition999 : Vous êtes médecin, psychiatre.
Alfred Anchetain : Oui. Je vois la détresse sexuelle de notre époque. Les jeunes ne font plus l’amour. On ne leur a pas dit comment faire. Là, je le dis, et je donne les détails. Il y a beaucoup à apprendre, en s’amusant.
Edition999 : Un texte pour grands enfants, qui veulent rire…
Alfred Anchetain : Très pudique, et très érotique à la fois.